Communiqué de Presse de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (16/02/06)
Bruxelles: La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO) tient, une nouvelle fois, à réagir face aux nombreuses informations mensongères que les médias se complaisent à transmettre et à amplifier. Les oiseaux migrateurs sont à nouveau montrés du doigt comme étant responsable des nouveaux cas de présence du H5N1 en Turquie, le virus ayant récemment tué à plusieurs reprises.
Tout comme en octobre et novembre
dernier, en pleine migration automnale de millions d'oiseaux sauvages,
ceux-ci sont à nouveau accusés par certains, avec un relais important
et malheureux de nombreux médias, d'être responsables de la propagation
du virus H5N1.
Et pourtant, toutes les preuves sont réunies pour assurer que les oiseaux migrateurs n'y sont pour rien. Et cela pour trois raisons principales:
- La propagation du virus
H5N1 n'a en aucun cas suivi une route migratoire aviaire. Aucun oiseau
ne migre de la Chine vers l'Europe, suivant un tracé parfaitement
horizontal. Par contre, le tracé de la progression du virus correspond
à la route principale commerciale humaine entre l'extrême Orient et
l'Europe, ce qui correspond plus ou moins à la ligne de chemin de fer
de l'Orient Express. Il semble donc évident que ce sont des activités
humaines (transport de marchandises, légal ou non) qui soit à l'origine
de la propagation.
Aucun oiseau capturé lors des contrôles actifs (scientifiques et chasseurs) n'a été déclaré porteur du virus. Hors, il s'agit de plusieurs dizaines de milliers d'oiseaux migrateurs prélevés parmi les espèces les plus sensibles. De plus, de nombreux scientifiques affirment que, vu la violence de ce virus précis (H5N1), aucun oiseau porteur ne pourrait avoir la force suffisante pour entamer une migration. - La toute grande majorité des oiseaux migrateurs sont arrivés sur les sites d'hivernage. Ceux passant par l'Europe sont en Afrique. Hors, aucun cas de peste aviaire n'y a encore été décelé. (Ce point est discutable puisqu'on en a trouvé au Nigeria depuis lors)
- Pour les protecteurs des oiseaux sauvages, il est impératif de mettre un terme à cette désinformation qui nuit gravement à l'avifaune sauvage. Il est grand temps de se focaliser sur les risques et les facteurs réels de cette propagation. Alors que certains médias continuent à relayer l'accusation envers les oiseaux migrateurs, peu d'entre eux (sinon aucun) ont commenté les images récentes provenant de Turquie. On pouvait y voir des hommes de la sécurité alimentaire, vêtus d'un équipement de protection maximum, courir après des oiseaux de basse-cour en compagnie de jeunes enfants pieds et mains nus. D'autres gosses jouaient même avec des cadavres d'oiseaux.
Pourquoi est-il donc utile de chercher une fausse cause au développement de l'épidémie alors que la vérité est évidente. Tout comme pour la Thaïlande et la Chine auparavant, les autorités turques ont démontré leur totale incompétence à gérer le problème de la peste aviaire et, une nouvelle fois, les oiseaux migrateurs sont montrés du doigt, jouant le rôle du parfait bouc émissaire.
A quand des informations sérieuses? (Quand les médias cesseront d'être à la botte du pouvoir et de faire dans le divertissement (abrutissement?) au lieu de faire leur boulot!)
Hugues FANAL
Directeur
Les phrases en bleu sont mes remarques/commentaires.