dérives policières
Cette info me semble suffisemment crédible et fiable pour être relayée. Et je trouve ça très très inquiétant...
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Lundi 19 juin à 14h, aura lieu le procès de 2
personnes inculpées le jour de l'inauguration de MINATEC, le 2 juin, pour
:
- incitation à
attrouppement armé et destruction de biens,
- participation à un
attrouppement armé.
Une perquisition à leur domicile a été effectuée. Elles sont convoquées au tribunal pour avoir à Grenoble, le 1er juin 2006, n'étant pas porteur d'une arme, continué volontairement à participer à un attrouppement après les sommations de dispersion.
Ces arrestations reflètent la dimension policière de cette inauguration (contrôle systématique des groupes de plus de 3 personnes, zone interdite autour de MINATEC, plus de 500 policiers quadrillant la ville, encerclement de la Bifurk).
Nous n'assisterons pas au seul procès de deux personnes. C'est bien celui de la société policière renforcée par les nanotechnologies que nous tenterons d'organiser.
Venez nombreus-e-s.
Le tribunal est derrière
la gare dans le quartier Europole.
Comme
je vous l'avais annoncé, avait lieu à Grenoble jeudi dernier une manifestation
contre l'inauguration de Minatec, et contre le monde nécro-technologique que
nous préparent les nanotechnologies.
Comme on pouvait s'y attendre, le
dispositif policier était impressionnant. Comme on pouvait l'imaginer depuis les
manifestations anti-CPE de Grenoble, la police a eu le lacrymo et le Flash-ball
faciles : une jeune manifestante a été défigurée par un tir dans la joue et
opérée le soir-même, alors qu'elle était assise sur un banc au milieu d'un
rassemblement pacifique.
Comme vous le savez, je suis membre du collectif
"Opposition Grenobloise aux Nécrotechnologies" qui appelait à cette
manifestation et tentait de l'organiser (débats les jours précédents et
hébergement collectif des extérieurs à Grenoble) dans la mesure de ses faibles
moyens. Mon colocataire Samuel aussi, mais lui c'est encore pire puisqu'il a
parlé dans le mégaphone pendant la manifestation.
Pendant la manif, avant
la dispersion, la vitrine d'une banque a été entièrement détruite par quelques
personnes, que nous ne connaissons pas. Donc, pour la Police, je suis coupable
d'avoir "participé à un attroupement armé" et Samuel est coupable "d'incitation
à la destruction de biens en réunion".
Donc, nous avons été tous les deux
interpellés le lendemain matin vers 9h30, alors que nous nous rendions en vélo
vers le centre-ville pour y diffuser des tracts, ou peut-être juste nous reposer
car nous nous étions levés à 5h00 du matin afin de veiller sur les gens dormant
dans le lieu d'hébergement.
Je ne vous raconterai pas en détail
les 10h de garde-à-vue qui ont suivi, juste quelques moments forts
:
- fouille au corps (nudité totale),
- découverte des
cellules de béton de garde-à-vue,
- transport menottes au poignet à notre
domicile pour perquisition, pour y chercher des armes (ce n'est pas une
blague),
- pression psychologique intense lors de notre
refus de nous soumettre à un prélèvement ADN, notamment pour nous faire croire
que cette décision entrainerait la prolongation de la garde-à-vue et une nuit
passée en prison préventive
- audition, où nous
découvrons qu'un policier infiltré parmi les manifestants ces derniers jours
nous auraient vu "applaudir" lors de la casse de la banque, et Samuel dire "on
va péter un laboratoire". (tissu de mensonges
incohérent).
Nous sommes finalement convoqués au tribunal
de Grenoble le lundi 19 juin à 14h00, où nous serons jugés pour "avoir participé
volontairement à un attroupement après sommations et
dispersion".
Quant au refus de prélèvement ADN, il constitue un
autre délit (le saviez-vous ? ? et oui, Bienvenue à Gattaca, le Meilleur des
Mondes des lois Perben 2) mais ça c'est le dessert, ce sera pour plus
tard.
Nous sommes donc jugés, pour être restés dans la rue alors
que les CRS pourchassaient les manifestant-e-s à coups de matraque, de
lacrymogènes et de Flash-balls tirés à hauteur de visage. Nous sommes jugés
parce que notre colère face à cette répression, a été plus forte que notre peur
des cogneurs de la Brigade Anti Criminalité en chasse et en tenue de
combat.
Je m'arrête là, vous comprenez que je suis toujours, plus que
jamais, en colère.
Il me reste une chose, une seule, à vous demander : si
vous pensez que notre arrestation est injuste et indigne d'un pays qui se dit
"des Droits de l'Homme", si vous ne voulez pas que nous soyions condamnés à 2 à
4 mois de prison avec sursis pour rien (c'est vraisemblablement ce que nous
allons prendre) : diffusez cette histoire autour de vous, parlez-en, dites à
tout le monde qu'aujourd'hui en France, c'est le simple droit de manifester qui
est menacé.
Il ne s'agit plus aujourd'hui de se demander si nous sommes
encore en démocratie. Face à la dictature qui s'installe en France, loi après
loi, se nourrissant de la misère et de la résignation du plus grand nombre, du
silence des nantis et de la cacophonie des médias, il s'agit de choisir son
camp.
Ce récit est encore trop parcellaire et incomplet, il y aurait tant
à dire sur ces quelques jours... A bientôt et d'avance
merci...
Lucas
Bonjour cher-e-s ami-e-s,
Comme vous le
savez sans doute déjà, mon colocataire Lucas et moi avons subi les foudres de la
répression policière suite à notre participation à la première manifestation
mondiale contre les nécrotechnologies et contre Minatec, le 1er juin
dernier.
Interpellés dans la rue le 2 juin, nous avons été placés en
garde à vue pendant 10 heures, avec, à la clé, deux procès. Le premier procès
pour «participation à un attroupement après les sommations de dispersion »
(bref, pour avoir manifesté contre Minatec). Le second procès pour refus de
prélèvement ADN. Vous trouverez en pièce jointe deux articles relatant les
faits, ainsi qu'un article du journal Le Monde décrivant l'opposition aux
nécrotechnologies.
Une semaine après cette garde à vue
éprouvante, l'émotion est passée, sauf ma colère. Au fond, ce qu'on me reproche,
c'est le fait d'être un opposant politique. C'est d'avoir exprimé, partout où je
le pouvais (médias, textes, débats publics, mégaphone...), ma colère contre une
science au service des multinationales et des militaires, contre une course au
hightech qui néglige ses conséquences écologiques et sociales, contre la
confusion entre progrès technique et progrès social. C'est d'avoir dénoncé les
applications policières des nanotechnologies, qui rendront la résistance à
l'ordre établi de plus en plus difficile (biométrie, vidéosurveillance
intelligente, puces sous-cutanées, etc.), une société de plus en plus contrôlée,
conformisée, excluante. C'est enfin d'avoir exprimé le souhait d'une recherche
scientifique au service du Bien commun, contrôlée par la
population.
Vous pouvez m'entendre, en stéréo et pendant 20
minutes, expliquer en détail les raisons de ma colère dans l'émission « Là-bas
si j'y suis » du 2 juin sur France Inter : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=939
Toujours est-il que deux procès nous
attendent. Le moral est plutôt bon, mais nous avons besoin de soutien. C'est
pourquoi je me permets, exceptionnellement, de vous envoyer ce courriel
général.
Pour nous aider, vous pouvez à votre gré :
-
venir à notre réunion de soutien mardi 13 juin, 19h, dans le petit parc en face
de la Maison des Associations, rue Berthe de Boissieux, Grenoble.
- assister
au premier procès, le 19 juin à 14h, au Tribunal de Grenoble, près de la gare,
rue Pierre Semard.
- faire circuler l'info autour de vous.
- nous soutenir
financièrement (avocats, amendes, communication...).
J'aurai
aussi peut-être besoin de témoignages, mais nous attendons l'avis de notre
avocat.
D'autres personnes ont aussi besoin de soutien, et notamment
Clémentine, manifestante pacifique dont la joue a été transpercée par une
grenade à fragmentation. Son procès est fixé au 10 janvier 2007.
En vous
remerciant d'avance, amitiées,